Bulletin de la SOCIÉTÉ
PRÉHISTORIQUE
FRANÇAISE
1978 /ТОМЕ 75/11-12
Radiographies de quelques épées
à antennes de la région Midi-Pyrénées
par Bernard Pajot
ornementales, poignée,
L'opportunité d'utiliser la radiographie pour l'étude des objets métalliques protohistoriques n'est plus à démontrer, qu'ils soient en fer ou en bronze (J.-P. Mohen, 1973). Cette technique apporte de précieuses informations sur la morphologie interne des documents et permet d'aboutir à une meilleure classification typologique.
Comme toute analyse complémentaire, elle a ses limites et elle est d'autant plus efficace que les objets qui lui sont soumis possèdent des particularités adaptées à ses possibilités. A cet égard, les poignées des épées à antennes du Sud de la France constituent des exemples probants, car elles résultent de l'assemblage de divers éléments. La présence éventuelle d'incrustations de bronze, indécelables à l'œil nu sous la rouille, justifie encore plus le recours à ce moyen d'investigation. Pour toutes ces raisons, il est évident que la radiographie est le préalable indispensable à toute tentative de restauration.
Les épées radiographiées proviennent toutes de la région Midi-Pyrénées et, plus précisément, des départements de l'Aveyron, du Gers, du Lot, du Tarn et du Tarn-et-Garonne. La plupart sont connues depuis fort longtemps et ont été signalées dans diverses publications avec des descriptions sommaires et souvent erronées ; les autres ont été découvertes
dans un passé récent, fortuitement ou au cours de fouilles (*).
I — Département de l'Aveyron
Epée de Monteils
C'est la seule épée à antennes actuellement connue dans le département de l'Aveyron. Elle provient d'une région calcaire, située au Sud-Ouest de Villefranche-de-Rouergue et dans la dépendance
(*) Que tous ceux qui ont facilité cette étude en nous permettant d'accéder à des collections publiques ou privées trouvent ici l'expression de notre plus vive reconnaissance : notre regretté collègue M. Cantet pour les épées du Gers, Mme Haselberger pour celles du musée de Cahors, et MM. J. Caus- sannel et J. Lautier, respectivement pour les épées du musée de Villefranche-de-Rpuergue et du musée Toulouse-Lautrec à Albi. Nous remercions tout spécialement M. P. Grizou, qui a effectué toutes les radiographies ; ce travail a pu aboutir grâce à son concours bénévole et à celui de ses collègues, Mlle Favand et MM. Gauthier et Puybaret, qui ont réalisé les analyses spectrographiques et métallographiques de divers échantillons. Enfin c'est à l'obligeance de M. J.-L. Laffont, chef de l'atelier de restauration des musées de la Ville de Toulouse, que nous devons le nettoyage et la consolidation des épées de l'Aveyron, du Gers, du Lot et du Tarn-et- Garonne (2 exemplaires).
